Le gouvernement annonce la création d'un Ministère du Temps Perdu
Dans une déclaration solennelle hier soir, le Premier Ministre a surpris la nation en annonçant la création d’un tout nouveau ministère : le Ministère du Temps Perdu (MTP). L’objectif affiché ? Réguler les moments d’errance quotidienne et réduire le temps consacré à « des activités inutiles », telles que faire la queue ou chercher ses clés.
« Nous devons reprendre en main ce qui nous glisse entre les doigts chaque jour : les minutes perdues. Ce ministère sera le gardien de chaque seconde gaspillée », a déclaré le Premier Ministre devant un parterre de journalistes médusés.
Une stratégie audacieuse et des mesures déconcertantes
Dirigé par l’ancien ministre des Post-it et des Objectifs Vagues, Monsieur Jean-Michel Flâne, le MTP prévoit de lancer une série de réformes innovantes. Parmi elles :
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L’interdiction des discussions interminables à la machine à café : Les entreprises devront installer des minuteurs autour des machines à café. Si une discussion dépasse 90 secondes, une alarme stridente retentira pour rappeler à l’ordre les collaborateurs.
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Le permis de scrollage sur réseaux sociaux : Une application gouvernementale calculera le temps quotidien passé sur TikTok, Instagram et Facebook. Les utilisateurs dépassant 42 minutes se verront infliger une amende et devront suivre un stage intitulé « Comment regarder par la fenêtre sans s’ennuyer ».
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Un impôt sur les files d’attente : Pour inciter les Français à mieux gérer leur temps, chaque minute passée à attendre à la poste ou au supermarché sera taxée à hauteur de 0,05 €. Les usagers pourront cependant demander une exonération en prouvant qu’ils lisaient un livre enrichissant durant l’attente.
Réactions mitigées
Si certains applaudissent cette initiative audacieuse, d’autres ne cachent pas leur scepticisme. Les associations de procrastinateurs professionnels, regroupées sous la bannière « Toujours Demain », ont manifesté devant l’Assemblée Nationale.
« Cette mesure est un affront à notre culture nationale de la lenteur et de la contemplation ! Laisser errer son esprit pendant des heures est un droit inaliénable », s’est insurgé Marcel Râleur, porte-parole du mouvement.
De son côté, l’opposition s’est emparée du dossier pour critiquer un énième « gadget politique ». « Après le Ministère du Bon Sens, voilà celui du Temps Perdu ! Ils auraient mieux fait de créer un Ministère de l’Écoute Active », a ironisé une députée de l’opposition.
Une première mondiale
Les experts internationaux scrutent cette expérimentation avec curiosité. Certains voient dans cette initiative une nouvelle manière de révolutionner la gestion du temps à l’échelle sociétale, tandis que d’autres redoutent un excès de contrôle étatique.
« Nous pourrions assister à l’émergence d’une dictature temporelle », prévient le professeur allemand Klaus Tick-Tock, spécialiste de la sociologie des fuseaux horaires.
Une question universelle
Au-delà des polémiques, le MTP révèle une obsession contemporaine pour la productivité. Mais peut-on vraiment quantifier et optimiser tout ce qui fait la saveur de la vie ? Le gouvernement promet une campagne de sensibilisation sur le thème : « Le temps perdu, c’est aussi du temps gagné, si on sait quoi en faire ». Une maxime qui, selon des sources internes, serait d’ailleurs inscrite en lettres dorées dans le bureau du ministre.
En attendant, les Français auront tout le loisir de discuter de ces mesures… à condition de ne pas y consacrer trop de temps.